INVESTISSEMENT DANS LA PROTECTION DU VIGNOBLE
Face à un millésime 2025 une nouvelle fois marqué par des épisodes climatiques destructeurs, le président des Vignerons Indépendants de France Jean-Marie Fabre rappelle l’urgence absolue d’engager une véritable stratégie nationale de protection des vignobles.
Pour le président des Vignerons Indépendants de France, les dispositifs actuels annoncés (arrachage, distillation, aides d’urgence) sont des réponses nécessaires et indispensables à court terme. Cependant, tant que les exploitations ne seront pas réellement protégées contre les aléas, les pertes de récolte continueront de fragiliser l’ensemble de la filière.
Dans un contexte où les gelées, grêles, sécheresses et canicules deviennent la norme, il défend une orientation claire : investir en priorité dans la prévention. Son appel à un « plan Marshall » repose sur un besoin estimé à 4 milliards d’euros sur trois ans, financés à parts égales entre l’État et les régions d’un côté, la filière de l’autre. Une telle mobilisation permettrait de déployer massivement des solutions de protection physique : systèmes antigel, filets paragrêle, ombrières photovoltaïques, retenues collinaires pour l’eau, innovations variétales, travail sur les porte-greffes…
Le président des Vignerons Indépendants alerte : tant que les exploitations ne sécuriseront pas 85 à 90 % de leur potentiel de production chaque année, le modèle économique des domaines restera menacé. Les coûts de production deviennent insoutenables lorsque les pertes se répètent.
Selon lui, les pouvoirs publics doivent inverser leur logique : remplacer les compensations après sinistre par un investissement massif en amont. Dépenser chaque année des centaines de millions pour réparer les dégâts n’a plus de sens si l’on n’agit pas sur la cause principale : la vulnérabilité structurelle des vignobles français.
Au-delà du climat, il pointe aussi l’autre front : la perte de capacité de production liée aux restrictions croissantes sur les produits phytosanitaires, encore dernièrement sur le cuivre. Il rappelle la position constante des Vignerons Indépendants : « pas d’interdiction sans solution ». Le secteur progresse déjà fortement dans la réduction des intrants, mais ne peut rester en première ligne sans alternatives fiables et économiquement viables, faute de quoi la compétitivité française reculera face à ses concurrents.
Pour le président des Vignerons Indépendants de France, le moment est décisif : la filière est à un point de bascule climatique. La survie de nombreux domaines passe désormais par une vision politique ambitieuse, alliant protection physique, innovation, prévention et accompagnement stratégique. Sans cela, l’avenir du vignoble français restera suspendu au hasard des aléas.
Source : Fédération des Vignerons Indépendants de France

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