S43 - Retour sur notre participation à Focus Tourisme

Retour sur notre participation à Focus Tourisme organisé par l’Agence Régionale du Tourisme Grand-Est.

Nous sommes ravis d’avoir pu participer en tant que partenaire, à la première édition de Focus Tourisme, un événement de réflexion autour du tourisme de demain, organisé par l’Agence Régionale du Tourisme du Grand-Est. Concrètement, notre participation en qualité de partenaire s’est établie grâce à la dotation de 57 bouteilles issues du concours des vins des Vignerons Indépendants. 

Cette collaboration, qui va nous permettre de positionner davantage les Vignerons Indépendants de Champagne comme un acteur de l’oenotourisme, n’aurait pas été possible sans votre soutien.

Nous avons défini 3 objectifs autour de cette participation :

 - positionner les Vignerons Indépendants comme une référence de l’oenotourisme en Grand-Est, dans cet événement professionnel qui rassemble tous les acteurs touristiques du Grand-Est (agences départementales du tourisme, offices de tourisme, tours opérateurs, apporteurs de solutions technologiques, CIVC, institutionnels et acteurs du secteur privé dans le tourisme). La Fédération d’Alsace était également partenaire sous les mêmes modalités, renforçant ainsi la présence de la Fédération Grand-Est.

- participer au rayonnement de la marque Vigneron Indépendant dans le tissu touristique régional.

- vous partager les réflexions et orientations issues de ces deux journées de conférences, afin de pouvoir ouvrir la réflexion et travailler dès maintenant sur les grands enjeux touristiques de demain.

Deux jours inspirants…

C’est indéniable, le tourisme a de l’avenir en Grand-Est et en Champagne. Son essor passera par la capacité des vignerons Champenois à ouvrir leur réflexion, à comprendre leur environnement et à se réinventer. Pour vous guider, voici les éléments clés que nous avons condensés pour vous.

Identification de grandes tendances pour mieux comprendre notre société : 

Les tendances identifiées concernant le rapport à soi-même

• se préserver (notamment avec la notion de “Care” = prendre soin de soi)
• se repenser (quête identitaire et questionnement intérieur)
• s’afficher (se mettre en scène, revendiquer son identité à travers les réseaux sociaux notamment)

Les tendances identifiées concernant le rapport au monde

• prendre conscience des problématiques climatiques et sociétales et s’alarmer de la situation
• vivre en mode “carpe diem” (jouir de l’instant présent en faisant fi des discours alarmistes)
• s’adapter au monde de plein gré ou de manière contrainte en allant vers une attitude plus responsable

Les tendances identifiées concernant le rapport à la nature

• s’immerger dans la nature, avoir un rapport direct avec la nature, sans intermédiaire
• s’inspirer de la nature en observant et en imitant son fonctionnement, ses mécaniques
• s’engager pour la nature, montrer la voie vers le changement

Les tendances identifiées concernant au temps et à l’espace

• se souvenir et entretenir la nostalgie du passé, une valeur rassurante dans un avenir incertain.
• s’affranchir des règles, repousser les limites notamment grâce à la technologie
• se recentrer, en revenant au local et à l’essentiel

Retrouvez ces tendances illustrées en détail et consultez ici l’explorateur veille sociétale & touristique de l’Agence Régionale du Tourisme du Grand-Est.

Ces tendances sont les marqueurs de mutations en cours et à venir, dont nous devons nous inspirer pour imaginer le tourisme et l’œnotourisme de demain.

Un tourisme en pleine mutation

Nous le savons, la digitalisation, la pandémie et le changement climatique ont accéléré les tendances identifiées plus haut et contribuent à changer nos modes de vie en profondeur. Nous constatons notamment que les touristes sont de moins en moins des travailleurs qui partent en vacances, mais des vacanciers qui travaillent. Le télétravail touche près de 25% de la population et de nombreux français aspirent à au moins deux jours par semaine de télétravail. En conséquence, les notions d’itinérance et d’habitat secondaire sont de plus en plus importantes. La société se structure petit à petit sur les “valeurs du temps libre” et la culture du “hors travail”. 

Cette culture du temps libre est d’autant plus importante que jamais l’humain n’a vécu aussi longtemps. Il est donc important de prendre en compte le facteur de l’allongement de la durée de vie, qui permet de voyager plus longtemps et de multiplier les expériences. Les retraités sont donc une cible à travailler. 

Le tourisme est directement impacté par ces changements car il est un vecteur de nos aspirations. Il est donc très important de s’interroger sur ce qui change, afin de pouvoir proposer une nouvelle offre touristique/oenotouristique agile.

Les vacances et escapades sont les lieux privilégiés des rencontres et du renforcement des liens familiaux.

Et si le transport faisait partie du voyage ?

Dans cette société où tout doit être à portée de main, le dernier kilomètre est l’un des enjeux touristiques majeurs de nos zones rurales et le réseau de transport publics ne peut se développer efficacement qu’avec la volonté des politiques locales. 

L’accessibilité est une des clés du développement oenotouristique de la Champagne, tout en gardant en tête les problématiques environnementales.

Envisager le transport comme un prolongement de l’expérience touristique sera nécessaire pour amener le visiteur jusqu’à nos portes, que ce soit à travers des slow déplacements ou en plantant le décor dès la sortie de la gare. L’objectif est de faire du déplacement, un voyage à part entière.

Cette notion de voyage favoriserait l’itinérance touristique et serait d’autant plus pertinente. En effet, nous pourrions imaginer des offres oenotouristiques itinérantes à travers l’Alsace et la Champagne et fonctionnant de manière collaborative.

Un tourisme majoritairement orienté vers la durabilité

Faire de l'Hexagone la première destination touristique mondiale durable d’ici 2030, c’est le projet porté par notre Gouvernement dans son plan de reconquête et de transformation du tourisme. 

Il est donc nécessaire de s’interroger dès maintenant sur les leviers de valorisation de vos offres oenotouristiques et de communiquer.

Et justement, adopter et valoriser un tourisme durable, c’est prendre en compte son impact économique, social et environnemental actuels et futurs, tout en répondant aux besoins de ses clients. Si l’on devait s’arrêter quelques instants sur le besoin client, on notera cependant que dans les faits et même si sa conscience est éveillée, le client a encore du mal à faire les efforts nécessaires, car il souhaite continuer à vivre des expériences pleines, sans concession. En effet, de nombreuses personnes sont encore attachées à des imaginaires collectifs stéréotypés en ce qui concerne les vacances et voient ce moment de vie comme la récompense d’un dûr labeur toute l’année.

Entre prise de conscience collective et orientations stratégiques, il est certain que la notion de durabilité est un concept qui va donc prendre de plus en plus le pas dans le tourisme.

Digitaliser ses offres, un tournant à prendre dès maintenant

Le numérique devient le cœur du lien social et de l’expression de soi.  Avec des expériences multimodales de plus en plus marquées par la technologie, le succès d’une activité oenotouristique passe déjà par la digitalisation de son offre.

Cette dématérialisation change notre travail en profondeur et de nouveaux outils, comme l’intelligence artificielle et le no code, émergent pour faciliter les tâches du quotidien et optimiser le temps passé sur nos écrans.

L’une des conséquences du numérique est l’importance de plus en plus accrue de la data, qui doit être utilisée comme une clé de pilotage pour vos exploitations. Pour aider à l'interprétation de ces données, des indicateurs de performance doivent être définis, permettant ainsi d’optimiser la gestion de vos entreprises.

La métamorphose de nos outils vers le numérique, rendent l’avenir de moins en moins prédictif. 

L’hybridation, un chemin possible pour repenser nos modes de vies

Nos environnement se transforment et donnent lieux à des accords improbables pour mieux servir nos usages ou pour être plus forts. Établir des points de synergie respectueux et équilibrés pour répondre aux besoins des clients et créer de nouvelles formes d’expériences semble être une piste pertinente. Si nous sortons du cadre touristique, nous pouvons nous apercevoir que de plus en plus de tiers lieux émergent, quelques exemples : des maisons de retraites qui deviennent des espaces culturels grâce à des partenariats avec des musées, des écoles primaires qui se transforment en centres de formations pour adultes le soir, des cantines qui se métamorphosent en brasserie… Les lieux se dépouillent de plus en plus de leurs étiquettes et réinventent leurs fonctions, pour s’adapter aux usages et modes de vie. Alors pourquoi ne pas s’interroger sur les utilisations diverses que vous avez à offrir et ne pas chercher à créer des mélanges ambitieux ? 

Revenir à des notions essentielles

En opposition à cette société de plus en plus digitale, le visiteur exprime un besoin de déconnexion et cherche à établir un autre rapport au temps. Il souhaite revenir à l’essentiel dans ses expériences touristiques et aspire à des valeurs simples, comme l’authenticité et l’hospitalité.

Pendant ses vacances, le visiteur cherchent à se reconnecter avec les siens, à passer des moments hors du temps dans la nature ou au contact des animaux par exemple. Il est noté que le rapport aux animaux est largement sous-estimé et semble pourtant représenter une opportunité intéressante dans le secteur du tourisme.

En qualité de vignerons, il sera intéressant de vous questionner sur les moyens de créer de l’attachement, de valoriser votre histoire, vos valeurs, vos savoir-faire et de vous positionner comme de véritables gardiens de la nature.

En conclusion…

Loin des normes et du conformisme, l’avenir du tourisme résidera probablement dans le fait de recréer des logiques de valeurs, plutôt que des logiques de volumes. Les enjeux touristiques de demain devront faire coexister les paradoxes.

Pour relever ces nouveaux défis, soyez ouverts aux opportunités, osez être innovants dans vos pratiques et au-delà de la vigne, cultivez votre différence.